T4 Un été au Maryland : La soif de vivre by Roberts

Auteur:Roberts
La langue: eng
Format: epub
Tags: Collection HARL.N.ROBERTS
Éditeur: Harlequin
Publié: 2012-12-31T16:00:00+00:00

* * *

Dès que la porte se fut violemment refermée derrière Shane, Rebecca se laissa aller contre le dossier de sa chaise, ferma les yeux, et poussa un long soupir de soulagement. Cette fois, il s’en était fallu de peu qu’elle ne lui cède…

Lorsqu’il s’était retourné d’un bloc pour l’emprisonner entre ses bras, elle avait failli envoyer valser doutes et hésitations pour se pendre à son cou. Seule l’humeur massacrante de Shane l’en avait empêchée…

Les mains croisées derrière la nuque, les yeux toujours fermés, Rebecca se laissa envahir par la quiétude retrouvée des lieux. Il lui était tellement facile de se détendre entre ces murs, dans cette pièce, qu’il lui semblait parfois y avoir vécu toute sa vie. Même le craquement des parquets la nuit ou le grincement des volets lui semblaient familiers. L’odeur de feu de bois et de cuisine mijotant dans l’âtre, celle plus discrète des pommes chaudes et de la cannelle, lui apportaient la douce sensation d’avoir enfin trouvé un foyer.

Frappée par l’incongruité de cette pensée, Rebecca tressaillit, les sens soudain aux aguets, mais se garda bien d’ouvrir les yeux. Aucun feu ne brûlait dans la cheminée. Aucun plat n’y mijotait plus depuis des décennies. Comment, dès lors, pouvait-elle les sentir ?

Lentement, avec d’infinies précautions, elle se risqua à entrouvrir les yeux. L’espace d’un battement de paupières, le décor autour d’elle sembla s’estomper, sa vision se brouiller, avant qu’une autre image, une autre réalité, ne se mettent en place… Une cuisinière antique en fonte, un feu crépitant dans la cheminée sous un chaudron de cuivre, quelques tartes mises à refroidir sur le large appui de fenêtre de l’évier, un rayon de soleil jouant sur le parquet…

Un nouveau battement de paupières, et la fugitive impression avait disparu. Près de la cheminée noire et froide, le grand réfrigérateur bourdonnait comme à l’accoutumée. Sur l’appui de fenêtre, au-dessus de l’évier, les plantes aromatiques de Shane avaient repris leur place habituelle. Ne restaient plus, pour témoigner qu’elle n’avait pas rêvé, que les odeurs de cuisine qui s’attardaient autour d’elle. Ainsi qu’à l’étage, nets et indiscutables, les pleurs caractéristiques d’un bébé…

En quelques pas, Rebecca se rua dans le living-room où elle avait installé les terminaux de contrôle de ses équipements. Elle n’avait noté aucune baisse brutale de température, mais la maison était traversée par de puissantes décharges d’énergie. Pour le savoir, elle n’avait pas besoin de contrôler les jauges de ses capteurs. Il lui suffisait de sentir l’électricité crépiter sur sa peau et soulever ses cheveux sur sa nuque.

Elle n’était plus seule… Un bébé pleurait. Remplie d’appréhension, une main serrée sur la bouche, elle enclencha le magnétophone et vit avec soulagement les diodes de l’appareil s’affoler pour confirmer qu’il y avait bien là quelque chose à entendre… A l’étage, une porte s’ouvrit et se referma doucement, des pas résonnèrent, un rocking-chair en se balançant fit craquer le plancher. Et les pleurs de bébé cessèrent.

Enfin, songea Rebecca avec une joie proche du ravissement, le bébé était bercé, calmé, consolé. Soudain, les larmes aux

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